Nous retrouvons les Mongo dans la
forêt danse d’Afrique centrale, plus précisément au sud de la province de
l’Equateur, au nord de la province du Bandundu et au nord du Kasaï.
Selon Georges Van der
Kerken, les Mongo seraient originaires d’un pays du nord-est du Haut-Nil, dans
les régions du Lac Albert, du Lac Edouard et du Lac Victoria, en Afrique de
l’Est. D’autres seraient venus des régions plus au nord entre 1300 et 1500 de
l’ère chrétienne. Par la suite ils atteignirent la région du Haut-Uélé, puis l’Equateur[1].
Les Mongo sont une peuplade
d’Afrique centrale. On les situe au Congo-Kinshasa, plus précisément au sud de
la province de l’Equateur, au nord de la province du Bandundu et du Kasaï.
Ils habitent la forêt équatoriale
et occupent, au nord du Congo, la cuvette limitée par la boucle du Congo à
l’Ouest, au nord et à l’st, et par le Kasaï au sud-est. Ils parlent une langue
bantoue diversifiée de dialectes. Les principales communautés qui constituent
l’ensemble mongo sont, à l’ouest, les mongos proprement dits, les Ekonda, les
Nkundo, les Mbole ; au sud-est les Tetela. Le groupe entier était estimé à
environ quatre millions et demi à la fin du XXème siècle[2].Ceux
qui se réclament d’un ancêtre commun mongo sont les Lokele et les Topoke en Province
Orientale, les Kubas et les Labe au Kassaï occidental et les Bakusu au Maniema.
Ils parlent le lomongo et ses
différents dialectes tels que les lonkole, lokundo, ekonda…mais le lingala, une
des langues nationales, est plus parlé et remplace parfois le lomongo comme
langue maternelle dans les centres urbains et dans les échanges, avec les Luba
et les Kongo. Ils composent l’un de plus grands groupes de langues bantoues de
la République Démocratique du Congo[3].
Les clans mongo constituent tous
ceux qui se réclament d’un ancêtre commun Mongo. Cette association s’appelle
« Anamongo », terme qui signifie en français venu d’une même source
mongo. Il comprend plusieurs
clans : « Bolia, Bokote, Bongandu, Ekonda, Mbole, Ndengese,
Nkutu, Ntomba, Kole, Sengele, Songomemo, Iyasa, Bakutu, Mpenge, Kusu, Iyadjima (
Iyaelima), Boyela et les Tetela »[4].
Dès lors qu’on entreprend de parler
de l’organisation sociopolitique des Mongo, il convient de préciser qu’avant
l’arrivée des Colons les Mongos exploitaient leur biotope forestier de diverses
façons. La chasse, la pêche, comme activité masculine était restée importante.
On la pratiquait individuellement ou en groupe, par poursuite, encerclement que
les Mongos appellent ilonga. Le
partage du butin entre la parenté était soumis à des règles précises, chacun
connaissait sa partie, même si aujourd’hui la vie est devenue difficile mais
dans d’autres villages mongo le partage reste observable entre autres chez les
Nkundo et les Nkole-Lokolo dans le secteur de Bianga, Territoire de Monkoto. La
chasse était pratiquée par les habitants de la forêt tandis que la pêche était pratiquée par ceux qui vivaient
près des rivières (elinga). La cueillette et le ramassage de champignons,
des chenilles et larves du bois
fournissaient un appoint alimentaire ; de tubercules et la récolte de maïs. Dans les clairières, la culture
principale était celle du manioc ; puis venaient le maïs et l’igname, la
canne à sucre et certains légumes.
Poterie, vannerie, taille d’objets
de bois sont des artisanats encore florissants. Actuellement l’industrie de fer
a disparu. Ces objets, dotés d’une valeur conventionnelle précise, circulaient
dans tout le pays mongo et au-delà surtout pendant les mariages et les achats.
Au niveau politique, les
Mongo n’avaient pas d’organisation politique unifiée. Le pouvoir était détenu
par les chefs des lignages patrilinéaires
non pas par quelqu’un d’autre ni d’une autre tribu. Sur le plan territorial, ces lignages correspondaient au village
et à une partie de la ville.
En outre, la justice était rendue
jadis, sans appel, par le patriarche du lignage, qui lui-même n’était soumis
qu’aux ordres des dieux et aux lois des ancêtres. En général, le juge n’était
plus soumis qu’aux ordres des dieux et aux lois ancestrales. En général, le
jugement était plus soucieux de réparation des dommages causés à autrui que de punir.
Cette préoccupation s’étendait même au domaine de la guerre. Comme en témoignage
« l’épopée de lianja »[5]. Les
Mongo appréciaient les prouesses guerrières, leurs minuscules unités politiques
en arrivaient parfois au conflit, pour des motifs divers allant des vengeances
à la conquête. Les membres d’une chefferie apparentée au camp opposé ne
pouvaient se battre et servaient d’arbitres. Lorsque le nombre de morts était
égal de part et d’autre, cinq étant considéré comme un chiffre très élevé, les
hostilités étaient suspendues et l’on se mettait à discuter sur les causes du
conflit. Les fauteurs de guerre étaient condamnés en dédommageant les victimes.
Les femmes enceintes étaient toujours épargnées. Les prisonniers non rachetés
étaient conservés comme esclaves.
Les Mongo ne
sont pas sculpteurs, leur créativité s’exprime par la danse, la chanson et la
littérature orale, arts tout imprégnés de leurs conceptions religieuses.
Notons que, chez les Mongo,
spécialement les Kundo, des troupes de chanteurs dirigés par un maître du
groupe exécutent des sortes de comédies musicales parfaitement réglées. Les
plus connues de ces troupes sont « Bofenya » chez les « Kundo »,
créée le siècle dernier pour les animations des deuils, et « Bobongo »
chez les « Ekonda », créée au XXIème siècle par un
danseur renommé. Il existe encore de nombreuses troupes de Bofenya et Bobongo, à la
fois masculines et féminines. Les tableaux se succèdent selon un schéma unique,
qui toutefois autorise les innovations du maître du groupe. Ces innovations ne
peuvent pas être copiées par une autre troupe. Une part est laissée aussi à
l’inspiration de chaque exécutant, qui peut s’adresser à un spectateur pour le
louer ou le blâmer. Art vivant et traditionnel au niveau de l’exécution, il
l’est aussi au niveau de la pensée. En effet, un chanteur de Bofenya exprime toute la conception
religieuse et morale mongo à travers sa chanson, de même un danseur de Bobongo se doit de partager et
d’exprimer toutes les conceptions religieuses et morales des Ekonda. Les danses sont entrecoupées par
des longs rituels où sont invoqués les génies Bilima, intermédiaires entre le Dieu créateur et les hommes, ainsi
que les morts. Cela, nous l’observons pendant l’exécution de la chanson «
Lisanga ya banganga » de Mabele Elisi. On peut, par exemple reprendre
quelques mots de cette chanson, mots qui évoquent ce que à quoi allusion vient
d’être faite : « Tobengi mama, bobengi mama… ». Bontala, le
génie protecteur de la danse, est tout spécialement révéré ; avant le
spectacle, les acteurs sont soumis à des interdits ; s’ils ne les
observent pas, ils risquent la honte de l’insuccès.
Sur ce, nous pouvons énumérer les différents
types de musiques mongo : walé, bofenya, bobongo, loya, enumenge, lokombé,
djebola…
[1]
G. VAN KERKEN, L’ethnie-mongo :
histoire, groupement, origines, visions, représentations et explications du
monde ; sociologie, économie, ergonomie, ergologie, langues et arts des
peuples mongo, politique indigène, contacts avec peuples voisins, Bruxelles
Falk, ,1944.
[2]
www. Domdigger. Com/mongo.com
[3]
Afrique (structure et milieu)-géographie
générale dans les chapitre ’’Ethnies, Etats, Nations’’.
[4]
J. BEKOMBE BOMBAMBULA : entretien
depuis la ville de Mbandaka, le 22-12-2012.
[5]
G. HULSTAERT, Les ancêtres de Lianja :
prolégomènes l’épopée des Mongo, Centre Aequatoria Bamanya-Mbandaka, 1988,
p. 59.
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