Dès lors qu’on entreprend
de parler de l’organisation sociopolitique des Mongo, il convient de préciser
qu’avant l’arrivée des Colons les Mongos exploitaient leur biotope forestier de
diverses façons. La chasse, la pêche, comme activité masculine était restée
importante. On la pratiquait individuellement ou en groupe, par poursuite,
encerclement que les Mongos appellent ilonga.
Le partage du butin entre la parenté était soumis à des règles précises, chacun
connaissait sa partie, même si aujourd’hui la vie est devenue difficile mais
dans d’autres villages mongo le partage reste observable entre autres chez les
Nkundo et les Nkole-Lokolo dans le secteur de Bianga, Territoire de Monkoto. La
chasse était pratiquée par les habitants de la forêt tandis que la pêche était pratiquée par ceux qui vivaient
près des rivières (elinga). La cueillette et le ramassage de champignons,
des chenilles et larves du bois
fournissaient un appoint alimentaire ; de tubercules et la récolte de maïs. Dans les clairières, la culture
principale était celle du manioc ; puis venaient le maïs et l’igname, la
canne à sucre et certains légumes.
Poterie, vannerie,
taille d’objets de bois sont des artisanats encore florissants. Actuellement
l’industrie de fer a disparu. Ces objets, dotés d’une valeur conventionnelle
précise, circulaient dans tout le pays mongo et au-delà surtout pendant les
mariages et les achats.
Au niveau politique,
les Mongo n’avaient pas d’organisation politique unifiée. Le pouvoir était
détenu par les chefs des lignages patrilinéaires non pas par quelqu’un d’autre ni d’une autre tribu. Sur le plan territorial, ces lignages
correspondaient au village et à une partie de la ville.
En outre, la justice
était rendue jadis, sans appel, par le patriarche du lignage, qui lui-même
n’était soumis qu’aux ordres des dieux et aux lois des ancêtres. En général, le
juge n’était plus soumis qu’aux ordres des dieux et aux lois ancestrales. En
général, le jugement était plus soucieux de réparation des dommages causés à
autrui que de punir. Cette préoccupation s’étendait même au domaine de la
guerre. Comme en témoignage « l’épopée
de lianja »[1].
Les Mongo appréciaient les prouesses guerrières, leurs minuscules unités
politiques en arrivaient parfois au conflit, pour des motifs divers allant des
vengeances à la conquête. Les membres d’une chefferie apparentée au camp opposé
ne pouvaient se battre et servaient d’arbitres. Lorsque le nombre de morts
était égal de part et d’autre, cinq étant considéré comme un chiffre très
élevé, les hostilités étaient suspendues et l’on se mettait à discuter sur les
causes du conflit. Les fauteurs de guerre étaient condamnés en dédommageant les
victimes. Les femmes enceintes étaient toujours épargnées. Les prisonniers non
rachetés étaient conservés comme esclaves.
[1]
G. HULSTAERT, Les ancêtres de Lianja :
prolégomènes l’épopée des Mongo, Centre Aequatoria Bamanya-Mbandaka, 1988,
p. 59.
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