lundi 3 février 2014

comment vive les mogos



Dès lors qu’on entreprend de parler de l’organisation sociopolitique des Mongo, il convient de préciser qu’avant l’arrivée des Colons les Mongos exploitaient leur biotope forestier de diverses façons. La chasse, la pêche, comme activité masculine était restée importante. On la pratiquait individuellement ou en groupe, par poursuite, encerclement que les Mongos appellent ilonga.
Le partage du butin entre la parenté était soumis à des règles précises, chacun connaissait sa partie, même si aujourd’hui la vie est devenue difficile mais dans d’autres villages mongo le partage reste observable entre autres chez les Nkundo et les Nkole-Lokolo dans le secteur de Bianga, Territoire de Monkoto. La chasse était pratiquée par les habitants de la forêt tandis que la  pêche était pratiquée par ceux qui vivaient près des rivières (elinga). La cueillette et le ramassage de champignons, des  chenilles et larves du bois fournissaient un appoint alimentaire ; de tubercules et la récolte de maïs. Dans les clairières, la culture principale était celle du manioc ; puis venaient le maïs et l’igname, la canne à sucre et certains légumes.
Poterie, vannerie, taille d’objets de bois sont des artisanats encore florissants. Actuellement l’industrie de fer a disparu. Ces objets, dotés d’une valeur conventionnelle précise, circulaient dans tout le pays mongo et au-delà surtout pendant les mariages et les achats.
Au niveau politique, les Mongo n’avaient pas d’organisation politique unifiée. Le pouvoir était détenu par les chefs des lignages patrilinéaires non pas par quelqu’un d’autre ni d’une autre tribu. Sur le plan territorial, ces lignages correspondaient au village et à une partie de la ville.
En outre, la justice était rendue jadis, sans appel, par le patriarche du lignage, qui lui-même n’était soumis qu’aux ordres des dieux et aux lois des ancêtres. En général, le juge n’était plus soumis qu’aux ordres des dieux et aux lois ancestrales. En général, le jugement était plus soucieux de réparation des dommages causés à autrui que de punir. Cette préoccupation s’étendait même au domaine de la guerre. Comme en témoignage « l’épopée de lianja »[1]. Les Mongo appréciaient les prouesses guerrières, leurs minuscules unités politiques en arrivaient parfois au conflit, pour des motifs divers allant des vengeances à la conquête. Les membres d’une chefferie apparentée au camp opposé ne pouvaient se battre et servaient d’arbitres. Lorsque le nombre de morts était égal de part et d’autre, cinq étant considéré comme un chiffre très élevé, les hostilités étaient suspendues et l’on se mettait à discuter sur les causes du conflit. Les fauteurs de guerre étaient condamnés en dédommageant les victimes. Les femmes enceintes étaient toujours épargnées. Les prisonniers non rachetés étaient conservés comme esclaves.



[1] G. HULSTAERT, Les ancêtres de Lianja : prolégomènes l’épopée des Mongo, Centre Aequatoria Bamanya-Mbandaka, 1988, p. 59.

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