L’interdiction du
ministre Géneviève Inagosi sur des manifestations officielles à l’occasion de
la journée mondiale des droits de la femme, a été saluée par une grande opinion
de Kinshasa qui a trouvé dans cette décision, une révolution socio-politique.
En effet, pour certains, chaque célébration du 08 mars de chaque année faisait
fortune de certaines personnalités politiques d’une part, mais débâcle et
discorde pour de nombreux foyers et couples d’autre part.
Désormais, les
Congolais rompent avec l’ancienne tradition d’un 08 mars de délectation fondée
sur une éthique hédoniste précaire et passager, résumée par le boire et le
manger, à une éthique selon la ministre, de la promotion de la femme qui a
commencé avec le geste de la solidarité avec les femmes de l’Est de la
République démocratique du Congo. Selon la ministre Inagosi, tout le mois de
mars 2013 sera focalisé à des activités d’instruction de la femme, des ateliers
de formation, des journées de réflexion auxquelles les femmes sont invitées à
prendre part. Cela étant dit, est-ce le début d’une révolution morale en
République démocratique du Congo?
Notons que le combat se
joue sur le terrain politique, idéologique d’un gouvernement véhiculant un système
politique déchiré entre l’effort pour la reconstruction d’un Etat invité à
faire face aux nombreux maux qui le fléchissent, contre d’autres systèmes politiques
soit de l’opposition soit du gouvernement sortant que la ministre veut défier.
Plutôt qu’être
politique, nous estimons que le combat éthique reste le vaste champ qui ne
tient compte d’aucun système politique ou idéologique, mais qui tient plutôt
compte de l’homme, par ricochet la femme
à travers ses valeurs de la maternité, de l’obéissance, de la fidélité, de la
justice sociale, de l’équité, du travail bien fait, de la sagesse…
Le 08 mars officiel
raté d’un côté, il a officieusement été
récupéré par ceux qui prônent le retour de l’éthique hédoniste, de l’autre
côté. L’ancrage d’immoralité qui caractériserait la mentalité d’un peuple
heureux lorsqu’il boit, mange et exhibe sa sexualité libidinale nous a fait
assister au déblayage de l’idée de la ministre Inagosi. Que de scènes
officieuses d’obscénités n’avons-nous pas vécues le même vendredi 08 mars dernier dans certains
coins de Kinshasa. Certains bars, terrasses, hôtels ou boîtes de nuit de la
capitale avaient fonctionné comme à l’accoutumée. Certains jeunes se sont
disputés avec leurs copains et copines ou encore d’autres ont été vus leur
promesse ratée puisque le rival ou la rivale était allé on ne sait où avec son
petit ami ou sa petite amie. La délectation quoique l’interdiction de la
ministre, était au rendez-vous pour certains jouisseurs comme il en a toujours
été chaque 08 mars de chaque année.
Kinshasa
connotativement ressemble au sanctuaire des jouisseurs qui veut que la morale
soit sacrifiée au profit des lestes. Pour preuve, au-delà d’accoutumance des
danses de tous les jours, nous fêtons chaque année neuf célébrations
officielles réparties comme suit : quatre fêtes pour le mois de janvier,
celle du nouvel an, du 04, du 16 et du 17 janvier. Une fête, celle de la journée
nationale de l’enseignement pour le mois d’avril, deux célébrations celles du
01 et 17 pour le mois de mai, du 30 juin qui commémore l’indépendance, enfin,
la célébration de la journée des parents, le 01 aout. En dehors des
célébrations officielles, d’autres célébrations sont occasionnelles notamment
celles des fêtes des collations pour chaque année, des mariages pour chaque
week-end, des anniversaires pour chaque mois, pire encore les deux célébrations
du 14 février dite des amoureux et celles du 08 mars dite de la femme.
Il faut savoir que
chaque occasion de fête constitue en soi un problème si ce n’est pas avec les
couples dans des foyers, c’est peut être avec les jeunes qui jouissent de leur libido juvénile. Malheureusement, la grande partie de
ces célébrations sont sponsorisées par des institutions compétentes ou encore
par des grandes entreprises de Kinshasa, n’est-ce pas compromettant ? En
plus, à chaque manifestation, les grandes artères de Kinshasa se remplissent
des banderoles sponsorisant les délectations.
Nous trouvons qu’en
plus des décisions politiques qui consacrent la fin du 08 mars de jouissance, le
vrai combat est du côté éthique qui reste à promouvoir dans les familles, dans
les écoles, dans les institutions qui sponsorisent les délectations et
l’hédonisme. Des institutions qui nous invitent à nous délecter ont certes
quelque part, la responsabilité de l’échec moral surtout pour les plus
jeunes.
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